vendredi 3 août 2007

un certain SOUMARE DIT

Contribution par neant le 03 August 2007 à 12:01:27 CEST
03 août 2007 : La conscience civiqueLes Mauritaniennes et les Mauritaniens, je suis vraiment désolé de le souligner, ont beaucoup à faire dans le domaine du civisme. Si nous prenons la peine de regarder nos citoyens au quotidien ou au travail, nous ne mettrons pas assez de temps pour constater combien la règle numéro un qui régit les affaires sociales et administratives est le laxisme. Les gouvernements successifs de notre pays depuis 1960, date de l’accession de la République mauritanienne à la souveraineté nationale et internationale, n’ont jamais sérieusement pris la mesure d’inscrire dans les programmes scolaires des cours de civisme permettant à la jeunesse de notre pays d’avoir conscience de la nécessité de servir la nation avant de penser aux intérêts individualistes. Par conséquent, les fonctionnaires, tout comme les populations, n’ont aucune idée claire de l’intérêt général de la nation. Chaque citoyen et chaque citoyenne pensent d’abord, au quotidien comme au travail, à ses intérêts individualistes au grand détriment de l’intérêt général de l’Etat. Il est temps, de fait, que les Mauritaniens et les Mauritaniennes prennent un recul afin de reconsidérer leur rapport à l’amour qu’ils portent (ou doivent porter) à leur nation.Notre pays ne pourrait pas se développer si nous ne prenions pas le ferme engagement de placer le bien public de l’Etat au devant de toutes nos préoccupations. La prise de conscience d’un tel engagement pour l’intérêt général de la Mauritanie doit passer par une transmission suffisante, dès l’école primaire, de la conscience civique aux jeunes écoliers. Car ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui seront les cadres administratifs de demain. Si nous assistons aujourd’hui en Mauritanie à une politique de laxisme dans tous les secteurs administratifs et sociaux, c’est que les autorités de notre pays n’ont jamais considéré que le développement de ce pays devrait d’abord passer par la sensibilisation des citoyens de leur responsabilité vis-à- vis de leur nation. Partout dans le monde « moderne » ce qui distingue les pays dits développés à ceux du « tiers monde », c’est bien le degré de la conviction de s’engager corps et âme pour le bien-être de la nation. Or en Mauritanie personne n’a conscience d’une telle conviction. Pour nous Mauritaniens et Mauritaniennes, ce sont les intérêts individualistes, familiaux et tribaux qui passent avant ceux de la nation. Quand quelqu’un (e) est affecté(e) à un poste de responsabilité au sein du gouvernement la première chose à laquelle il/elle pense c’est de s’enrichir le plus vite possible avant que l’on ne le/la « dégage ». Comment, dans une telle circonstance irresponsable, pourrions développer notre pays. La Mauritanie est l’un des seuls pays au monde où un (e) fonctionnaire peut détourner les biens publics de l’Etat et mener une vie tranquille sans qu’il/elle ne soit inquiété (e) d’être traduit (e) devant les instances juridictionnelles de son pays. Dans la plupart des cas, un fonctionnaire (e) qui détourne les biens de l’Etat, on ne le/la faisait que changer de poste, et la vie reprend son train normal. Il faudrait, si nous voulions aller de l’avant, que nous mettions tout de suite fin à cela. Nous avons l’impression qu’en Mauritanie le fait même de parler de la traduction en justice d’un (e) fonctionnaire qui aurait détourné les fonds publics de la nation est un tabou. Les Mauritaniens et les Mauritaniennes ne devraient plus accepter une telle situation qui, en réalité, est la principale cause de notre pauvreté. Notre conscience civique, si conscience civique il y a, devrait nous amener à nous opposer catégoriquement à des telles pratiques. Car il en va de l’intérêt de la bonne santé de l’économie de notre pays et du bien-être des populations qui sombrent chaque jour davantage dans la paupérisation.
SOUMARE Zakaria Demba
"Libre Expression" est une rubrique où nos lecteurs peuvent s'exprimer en toute liberté. Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.
Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence à www.cridem.orgNote: Info source : SOUMARE Zakaria Demba

Aucun commentaire: