jeudi 9 août 2007

FINANCES PUBLIQUES: SCANDALE ou MENSONGE D'ÉTAT !?

La situation économique et financière de la Mauritanie avant le 03 août était catastrophique au point de figurer parmi les raisons avancées par le CMJD pour justifier le coup de palais. Dès la première semaine de prise de pouvoir le gouvernement mis en place dénonce la conspiration opérée sur les chiffres et bilan présentés jusqu'ici par la Mauritanie. C'est à cette date que nos dirigeants ont inauguré une nouvelle politique de jeu avec les chiffres.Aujourd'hui nous somme en face de trois déclarations toutes différentes et il serait très important pour le souci de transparence que la lumière soit faite sur les chiffres. Il s'agit en toute évidence d'un scandale ou un mensonge d'État.Le 03 août 2005 a été un grand ouf de soulagement pour de nombreux mauritaniens. O/ Boubacar qui était alors ambassadeur de la Mauritanie en France se retrouva à la tête du gouvernement de la junte militaire. En parlant de la situation économique du pays il n'y était pas allé en demi mesure. L'État était lourdement endetté et les caisses totalement vides. Beaucoup d'éléments ont intervenu pour une bonne amélioration de la situation. L'annulation de la dette extérieure, une meilleure gestion de certains patrimoines de l'état, la manne pétrolière aussi modeste quelle soit, entre autres. Certains financements et le train de vie de l'Etat ont permis une bonne visibilité de la situation économique du pays. En plus de cela, les allocutions du premier ministre y allaient sans équivoque. Les caisses de l'état sont pleines. Et pour le commun des mauritaniens, la situation financière du pays se porte très bien. C'est ce que laissent croire les dires de l'ex-premiers ministre, mais aussi le stabilité de l'ouguiyas face à un marché très fluctuant et la satisfaction des partenaires au développement qui, dans leurs rapports, ont placés la Mauritanie parmi les pays ayant une croissance économique très importante. La première déclaration qui a fait l'objet d'un exposé dense est celle rendue publique par le Premier Ministre du gouvernement de la transition Monsieur Sidi Mohamed Ould Boubacar. Au moment de remettre le témoin, ce dernier avait évoqué un indice de croissance élevé et déclaré que la situation économique et financière du pays après dix huit mois de transition était au beau ... SUITE >>>>fixe. Aucun mot sur le déficit de la production pétrolière, rien sur les engagements onéreux de l'État et ses charges. La deuxième déclaration fut celle rendue publique par l'actuel Premier Ministre devant le parlement, lequel a quasiment remis en cause tous les chiffres avancés, parlé d'un déficit important au point d'alarmer les milieux financiers sur l'avenir de la situation économique du pays.Enfin une troisième sortie du Trésor Public qui prend le revers de ce discours en publiant des chiffres encourageants sur la situation économique.A partir de cet instant, on doit donc se demander si ce n'est pas le début du commencement des chiffres truqués ou si au contraire une guerre ouverte entre le gouvernement de la transition et celui de qui lui a succédé n'a pas pris naissance.Segheir O/Mbareck dernier premier ministre sous l'ère de Taya n'avait rien laissé à son successeur. L'équipe du PM de la période transitoire, ne l'a pas caché d'ailleurs à son arrivée aux affaires. Avec le staff gouvernemental de l'ère Ely, l'état dans lequel la Mauritanie se trouvait a été clairement expliqué aux citoyens, aux partenaires au développement et à l'opinion internationale en terme institutionnel, économique, entre autres.Maintenant que la transition est terminée, et que les militaires ont remis la destinée du pays aux civils, ne serait-il pas raisonnable de voir ce que ces derniers ont laissé dans nos caisses? En d'autres termes, qu'est ce que Sidi Mohamed ould Boubacar a laissé à Zéine Ould Zéidane? Quoi qu'il en soit, les deux rapports de bilan de la transition, l'un en novembre 2006 et l'autre en mars 2007 ont forgé chez le mental des citoyens, des acteurs de la vie politique et des partenaires aux développement, l'idée selon la quelle, l'économie de notre pays se porte très bien. À l'approche de sa sortie, l'ex-premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar a organisé devant un parterre d'organes nationaux et internationaux d'information, un point de presse qui fait suite à celui qui était organisé le 28 novembre 2006 et dans lequel il affirme, chiffres et preuves à l'appui, le bilan de la transition.Lors de la présentation de son bilan de transition à partir du 3 août 2005 jusqu'au 28 novembre 2006, il a rappelé que l'acte du 3 août est intervenu dans un contexte de crise politique profonde marquée au niveau institutionnel par un pluralisme de façades et au niveau économique par une politique économique et budgétaire expansionniste qui a conduit aux dérapages que l'on sait (inflation, déficit budgétaire etc.). Ainsi, en 2006 la croissance du PIB réel serait de 13,7% et l'inflation ralentie et maintenue autour de 9%. En Octobre 2006, les réserves étaient à l'équivalent de 1,2 mois d'importation contre 0,2 mois en juin 2005. Parallèlement, la bonne performance des recettes portera les ressources de l'État à près de 40% du PIB contre 26% en 2005. …A la Fin du mois de mars dernier, l'ex Premier Ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar a été très élogieux à son propre égard en parlant du bilan de la période de transition, qu'il présentait à la presse où il soulignait la nette amélioration des indicateurs économiques. Parlant de l'inflation, qui selon lui est passée de 12% l'année en 2006 à 06% en 2007 (ce qui est inconstatable avec cette hausse perpétuelle des prix). La situation de la balance globale, qui " s'est nettement amélioré, passant d'un déficit de 74 millions de dollars en 2005 à un excédent de 322,8 millions de dollars en 2006 ". Pour ce qui est de l'éligibilité de la Mauritanie à l'initiative de réduction de la dette multilatérale, il a indiqué que le pays avait bénéficié d'un allègement de la dette de l'ordre de 786 millions de dollars. S'ajoute à cela, le resserrement budgétaire initié par les autorités à partir du quatrième trimestre de l'année 2005 qui a permis de limiter le déficit public à 7% du PIB (35 Milliards d'UM )et de dégager un excédent de 36% environs 2060 milliards d'UM en 2006.Notre pays a bénéficié en matière de finances publics d'un bonus de 100 millions de $ US obtenu dans le cadre du règlement du différent avec la compagnie pétrolière Woodside. La vente en juillet dernier de licence de téléphonie mobiles pour un montant de 103 millions de $US, l'annulation de la dette multilatérale et la conclusion d'un nouvel accord de pêche avec l'Union Européenne prévoyant le payement d'une compensation financière de 86 millions d'euro sont des éléments permettant une bonne interprétation de la situation économique du pays. En termes claires et concis, les caisses de l'état sont pleines. Devant une telle série de contradictions, le parlement mauritanien a lui aussi pris les habitudes qui sont les siennes, à savoir saluer le gouvernement dans tout ce qu'il fait par souci de ne pas rentrer en contradiction avec lui et donc de bénéficier directement de ses faveurs, pour tous les besoins continus de nos parlementaire.Le grand perdant naturellement sera le peuple qui ne saura pas si dans cinq ans il restera quelque chose pour permettre la survie de l'Etat. IL faut dire que , les constats et les attitudes du nouveau premier ministre Mr Zein O/ Zeidan nous poussent à réfléchir . Selon lui, la contenance des caisses de l'état est en de ça de ses attentes. Les finances publiques du pays sont dans un état chaotique. C'est l'un des points cruciaux qui sont ressortis de la série d'audiences qu'il avait accordé aux leaders des partis politique de l'opposition avant sa sortie parlementaire. Le premier ministre les a mis au bain de la situation très préoccupante des finances publiques. A la fin du premier trimestre de cette année, plus de 50 % des budgets alloués aux secteurs et départements publics ont été déjà dépensés. S'ajoutent à cela de très lourds engagements financiers pris à la fin de la période transitoire et qui ne laisseront aucune ouguiyas dans les caisses du trésor publiques.Désarroi, déception et inquiétude!!!Sidi Mohamed O/ Boubacar aurait-il oublié le règlement de la facture engagée par son gouvernement? Quel engagement a-il pris pouvant engloutir totalement les caisses du trésor publiques? Nous a-t-il plongé dans des égards de financement flou et injustifiables ou sommes- nous devant un nouveau règlement de compte des tendances politiques ? Zeine aurait fait une erreur monitorage ?Pour tenter de trouver le chemin de la vérité il est important de poser toutes les hypothèses imaginables.D'abord souligner que Zeine Ould Zeidane connaît bien le domaine au sujet duquel il expose. Il s'agit d'un économiste mathématicien pour qui les chiffres n'ont pas de secret. Il ne peut donc avoir menti à ce sujet. La situation n'est pas rose et il faut s'attendre à une période de soudure certaine. Cette approche rentre en ligne logique avec la dernière décision des membres du gouvernement qui ont accepté de sacrifier 25% de leur salaire. Une mesure qui pourrait signifier que nous sommes maintenant au temps des sacrifices et que les fonctionnaires devraient penser non pas à une augmentation mais une stabilité sinon une diminution de leurs émoluments. Car il faut bien reconnaître que 25% du salaire de tous les ministres ne résout pas le problème d'une famille mauritanienne à plus forte raison tout un peuple.Un peuple assoiffé d'un changement économique et social de profondeur et dont la mentalité, est forgé une situation économique du pays se porte bien et une équipe qui a conduit la Mauritanie dans la situation où est actuellement. Zéine O/ Zéidane doit trouver un juste milieu parce que, quelle que soit sa décision, elle appartiendra très rapidement au passé et continuera d'influencer de façon non négligeable non seulement sur l'avenir du pays mais aussi sur sa carrière politique.Lors de ces fameuse audiences accordées aux leaders de partis politiques de l'opposition, le premier ministre avait évoqué deux hypothèses de sortie de crise.La première devrait consister à étaler devant le commun des mauritaniens la situation économique dont il a hérité comme l'avait fait Sidi Mohamed O/Boubacar lorsque la junte militaire l'a porté à la primature. Cette option immaculée du seau de la transparence semble comporter beaucoup de risques. Mais qui courent ces risques? Les membres de l'ex-CMJD? Quelques acteurs de la période transitoire, le premier ministre? Certainement pas le passif peuple qui a attendu gentiment que la démocratie lui soit offerte par l'éminente "HUMANITE" de la classe dirigeante.Dans une seconde approche, il faut supposer que le ministre ne dit pas la vérité, ce qui est grave, dans ce cas nous sommes revenu à l'habitude des chiffres erronés et nul ne saura jamais ce que la transparence et la bonne gouvernance auront servi à la Mauritanie. En conséquence cela revient à dire que le Trésor Public s'est aligné sur l'avis du Premier ministre pour aider au manque de transparence en faisant une déclaration fausse et même contraire à ce qui a été verbalement soutenu devant les parlementaire. Si tel n'est pas le cas, cela voudra dire que quelques parts, le Trésor fait un démenti au Premier Ministre, ce qui encore est très grave. En conséquence le Trésor serait manipulé par l'ancienne équipe qui à travers les publications du Trésor répond que le Premier Ministre a menti sur les chiffres.Dans son discours de présentation de la politique générale de son gouvernement devant les députés, le Premier ministre Zéine Ould Zéidane a confirmé les rumeurs qui ont circulé la veille rapportant l'existence d'un énorme déficit budgétaire de l'État, hérité des autorités de transition Selon les termes du Chef du gouvernement, le déficit est de 30 milliards d'ouguiya dans les caisses de l'État dont 17 s'expliquent par la baisse considérable de la rente pétrolière par rapport aux prévisions de la production pétrolière.En effet, le champ pétrolier de Chinguitti qui devait permettre l'exportation de 75.000 barils/jour, fonctionne actuellement au rythme de 25.000 barils/jour, soit 3 fois moins que ce qui était prévu. Mais, si tel est le cas, comment expliquer l'autre partie du déficit qui s'élève à 13 milliards d'Um ?Les affirmations de l'ex et de l'actuel PM sont contradictoires et diamétralement opposées. C'est sur ce point que doit certainement naître la discorde entre le nouveau régime démocratiquement élue et les acteurs de la transition à moins que le peuple Mauritanien soit encore le dindon de la farce. Si on prend la décision de démocratiser, prenons le soin de mettre chacun devant ses responsabilités au lieu de se léguer continuellement des situations qui nous ramènent toujours à des endroits pires que la case de départ.Pourquoi l'état qui affichait une bonne situation financière au moment même où le gouvernement sortant rendait le tablier se retrouve devant un déficit budgétaire macabre avec un trou de 30 milliards d'ouguiya juste à l'arrivée des nouvelles autorités? Ces derniers d'ailleurs qui ont pu on ne sait par quelle acrobatie justifier comment se sont volatilisés les 17 milliards eh ! bien qu'il nous disent où sont engloutis les 13 milliards restants. Tout silence par rapport à ce sujet est un acte de complicité. Ainsi pour travailler, les nouvelles autorités n'ont que deux possibilités :L'une, celle qui est légale, consiste à rappeler Sidi Mohamed Ould Boubacar, et qu'il nous dise, de manière claire et précise avec des preuves tangibles à l'appui, où sont les deniers de l'état ? L'autre alternative est de se taire et de demander à l'Assemblée Nationale le vote d'un nouveau budget. Et cela confirmerait une flagrante complicité d'avec l'équipe dirigeante sortante pour un pillage des ressources du pays.Le nouveau premier ministre Zein O/ Zeidan, ex-gouverneur de la banque centrale de Mauritanie, n'étant pas un bleu devant des situations pareilles se devra donc de trouver une solution pour ne serait-ce que de disposer d'une situation financière lui permettant de faire face aux activités de son gouvernement.Les attitudes de nos partenaires au développement inquiètent plus d'un. A l'ère de O/ Taya aucune réaction de leur part pour fustiger certaines pratiques négatives. Eux qui ont pu témoigner de la bonne situation économique du pays ne sont-ils pas ébahis devant les allocutions du nouveau premier en affirmant ce déficit hallucinant de 30 milliards d'ouguiyasVu l'état actuel des choses Sidi Mohamed Ould Boubacar a laissé à Zeine ould Zeidane un énorme trou financier. Qui le colmatera? On ne sait surtout pas. En tout état de cause, les analystes et experts soutiennent que la déclaration du trésor, ne pourra être considérée à son juste titre que après six mois. Seule une évolution dans les chiffres qu'il a avancé pourra nous dire si oui, notre économie est en bonne santé.Pour revenir maintenant à la réalité du terrain, il ne fait pas de doute que le pays traverse une crise à travers ce mensonge ou scandale d'État ; qui se résume en une situation chaotique qui ne dit pas son nom Moulay Najim et El Bachir

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